Le Château

Fontariol est un petit château de chevalier bourbonnais de la fin du Moyen-Age, modeste, rustique et authentique. Les transformations qu’il a subi au XVIIIe siècle sont mineures, contrairement à la plupart des maisons de ce style et de la même époque. 

Il y a très peu d’archives sur ces maisons fortes bourbonnaises dont on peut estimer la construction sur une centaine d’années, entre 1450 et 1550. Fontariol est certainement un exemple primitif de ce type de château. On trouve mention de Fontariol dans l’inventaire du Bourbonnais réalisé en 1502, puis dans l’ouvrage de Nicolas de Nicolay en 1569 (pour plus de détails cf Histoire).

Il forme avec les bâtiments agricoles du XVIIIe siècle qui l’entourent un ensemble entièrement clos de murs d’une grande cohérence et d’une grande authenticité, il est en ce sens représentatif d’un petit fief bourbonnais. 

Le site se déploie sur environ un hectare avec 5 bâtiments formant une cour fermée de 1500 m2, close de murs dont une cour haute avec pelouse et une cour basse en graviers.

De nombreux petits châteaux et manoirs ruraux ont subi au cours des XIXe et XXe siècles des transformations les ramenant, au mieux, à l’état de bâtiments agricoles pour y héberger des bêtes ou y stocker du grain, au pire, à l’état de carrières, les vouant ainsi à une disparition inéluctable. Fontariol devenu propriété agricole ne fut pas épargné…

En 1987 lorsque le château est racheté par la famille Pince, il est alors classé ruine au cadastre.  La pluie s’infiltre par endroits jusqu’au rez-de-chaussée. La charpente de la tour nord a disparu de même que la majeure partie de la toiture de la tour-escalier Sud, les lucarnes sont endommagées, les meneaux des fenêtres du XVe siècle sont arrachés, les murs ont été recouverts de ciment. Certains murs des granges sont éventrés, de même que les toitures. Il faut ajouter à ce portrait dramatique la présence d’ajouts indésirables : hangars ou appentis de toutes sortes.

Les travaux menés par la famille Pince s’appuieront toujours sur une approche documentaire et historique et redonneront à Fontariol des caractéristiques architecturales conformes à l’origine, et à l’évolution historique de la maison forte et de ses dépendances jusqu’au XVIIIe siècle. Ces travaux ont été récompensés par de nombreux prix, notamment le prix Emile Mâle (1988), le prix Chef d’Oeuvre en péril (1989), le prix « Oser dans l’Allier » (1989), le prix Allen (2003) et le prix VMF Allier (2004). Inscrit en partie à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historique dès 1989, le château de Fontariol sera inscrit Monument Historique dans sa totalité avec ses dépendances en 2010.

Depuis sa reprise en 2017, Fontariol est l’objet de travaux de restauration et d’aménagements considérables avec le souci de redonner au château sa vocation résidentielle, d’améliorer l’ouverture au public et la mise en tourisme du monument.  La cour fermée aujourd’hui restauré offre une situation privilégiée pour l’organisation de spectacles en plein air notamment sur le plan acoustique et pour l’accueil des spectateurs.

Trois tranches de travaux sont en cours ou programmées et bénéficient du soutien de l’État, du Conseil Régional, du Conseil Départemental et ont été récemment récompensées du Prix « French Heritage Society » de la Fondation Mérimée (2023).

La première tranche a permis de viabiliser le site, de mettre en place un chauffage central à biomasse, de refondre les installations électriques et sanitaires et de restaurer la partie XVIIIe du château en retrouvant sa configuration d’origine. Un travail important sur les extérieurs fut également mené au cours de cette tranche : aménagements de la cour, aménagement des abords avec création de nouveaux jardins.

La seconde tranche est consacrée à la restauration de la partie XVe siècle du château à commencer par les deux tours très endommagées et ensuite les salles dites commune et seigneuriale.

La troisième tranche sera consacrée à la restauration de dépendances : maison de régisseur, bergerie dans une perspective de réaliser des hébergements touristiques.